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Las, alors que je suis actuellement en face de ce gros écran d'ordinateur assis sur un joli bureau en bois de plastique, posé sur de la moquette du préfabriqué géant, je vaque à du rien. Des bureaux construits en trois mois, entourés du maisons construites en deux, voici le décor de la périphérie toulousaine par excellence. 4000 dossiers pleins de petits chiffres. Plein de petis gens qui réclament plein de petits sous. Pleins de petites feuilles dont il faut vérifier la présence, plein de petites fichettes où il faut coucher l'encre de plein de petits marqueurs. La photocopieuse sort plein de petits formats A4 à côté de cette lampe sombre qui éclaire le couloir des imprimantes. Plein d'aller-retours, quelques verres d'eau, une clim et des petites touches de clavier quand il faut imprimer plein de petits accusés de réception. Quelques feuilles de contrats qui stipulent que si je révèle ce que je fais je serai mort bientôt (si si, c'est vrai).Perfusion de café pour tenir le réveil qui a sonné 7h30 quand hier soir tu étais là bas ce verre de bière à la main pour oublier que ce matin le réveil a sonné à 7h30. Des horaires presques fixes, ancrés dans tes vacances permanentes de sale petit étudiant. Quelque part dans un lobe, on se félicite d'avoir trouvé des heures décentes pour se réveiller. Moins d'enthousiasme pour s'y tenir et les respecter.Flashback de l'année passée comme un éclair, les avertissements de ceux qui avaient l'expérience résonnent : "cette année va passer vite". C'était faux, cette année est passée vite. Plein de petits sieges miteux devant plein de petites tables devant une scène de concert qui reste sous-exploitée, cantonnée à son rôle de porte-professeur d'Histoire Moderne ou Contemporaine. Plein de petits gens qui baillent dorment parlent grattent s'agitent vivent et s'ennuient. Ils mangent des pâtes au fromage le midi et de la bière le soir.J'aime ces glaçons dans le freezer qui sont le trône de la bouteille de vodka à moitié vide. Ils me rappellent ce liquide transparent non-alcoolisé que l'on buvait en 1940 pendant l'assaut des viets sur l'Odin. En ce temps là les dindes marchaient et les avions ne volaient pas encore, c'était le temps des cathédrales et les russes menaçaient ma liberté. Il était grand temps de faire quelque chose, dit Steve. Il faut sauver la fille du roi Keldorn, pendant qu'au Sri Lanka, Ulan Bator régnait en maître et les esquimaux nouma noumaïaient.Je vais aux toilettes.