useless
Il y a de ça environ deux ou trois mois, jean et moi avions lancé un petit projet à la con , écrit à deux.
Le voici, tel quel.
Principe de merde, mais bon pour tripper : on fait comme le jeu là, j’écris un truc tu continues, phrase par phrase. Oui c’est nul, mais pourquoi pas ?
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Des millions de petites feuilles de papier jonchent ma tête, des provinces de mots pour un royaume d’écriture, une dictature totalitaire qui n’en laisse sortir que quelques uns le temps d’une missive, et la feuille de papier qui se déchire tragiquement pendant le transport. Des témoins qui affirment avoir vu des mains saisir le véhicule, et le broyer dans les airs. Des mots perdus à jamais. Reconstituer les évènements, retrouver les cadavres de mots et les coucher sur l’écran. Les aligner les uns à côté des autres jusqu’à former des phrases entières.
Voilà ma mission.
Tel 007, je m’infiltre dans les chaussettes froides l’hiver, et bientôt tout ne sera que poussière. Vite, penser à ne pas regarder. Les mots m’observent et me hantent, et je ne sais plus quoi dire.
“Xcwztglllh !”
Le soldat russe me regarde avec suspicion.
“Ca va chéri ?”
Sait-il ? Combien de temps mon camouflage d’encre va-t-il tenir face au terrible représentant de l’alphabet cyrillique ?! Réprimant mes tremblements je tend mon bras gauche et lui présente mon passeport, les mots griffonés à la râche prisonniers derrière la protection de plastique. Le préservatif de ma couverture semble tenir debout. Prudent, je me retire sous l’oeil attentif du soldat qui retourne à son poste écrire son rapport.
Il s’en est fallu de peu mais me voilà à présent dans la base thermo-nucléaire, prêt à tout pour trouver les cadavres de mots.
Sacrebleu, sapristi, pétrole, démocratie. Les pauvres. Tout ça me rappellait mon enfance. Il fut un temps hivernal où ceci gisait au fond du cortex. Désormais, c’est fini. Toujours la même chose, déjà, on me disait que le monde libre c’était foutu.
Puta cabron ! Quelle puanteur, cette cave thermo-éolienne. J’aperçois une marque au bas de son dos. Un putain de signe de cigogne de gang, c’était donc les colombiens, pourtant mon petit doigt me fait signe que cette mascarade n’est qu’une entourloupe. Alors que je regarde celui-ci attentivement le Colonel Rodriguo Chavez Corones y Muybien défonce la porte d’un gros coup de latte, et me le coupe net avec son couteau d’espagnol. Je pisse le sang sur la moquette de la cave en plastique, mais profite bien vite de son désarroi apparent pour lui asséner un violent coup dépaule dans le pied. Il tombe à terre fatigué et s’endort pour le pays des merveilles, salaud de Russe espagnol pas piqué des vers… ni une ni deux je m’enfuis de la cave numéro trois, non sans avoir posé mon C4 dans les WC.
3, 2, 1,Le commandant de bord vous parle, bande de connards. Lui seul sait ce qui va arriver, n’essayez pas ça à la maison les enfants.
Sortir de prison, même si on a choisi d’y être, c’est toujours quelque chose d’assez espagnol, me disais-je à l’instant de l’explosion d’amour de ma cousine lorsqu’elle reçut mes premières gouttes de morphine. Depuis, ça ne va plus, le couteau se retourne dans ma plaie des coupables. Et même qu’à force de se tourner et se retourner, d’aucun diraient qu’il touille, le saligaud. Mais les raclures du passé sont comme les croûtes du temps qu’aucun couteau ni coupe-ongle ne saurait arracher.
Infamie, j’ai beau penser, le temps s’écoule. Je n’ai plus que deux secondes pour m’échapper du complexe Alpha, et les portes du pénitentier bientôt vont se refermer. Notre temps court dehors, notre temps court dehors, peux pas le pousser dessous, peux pas l’empêcher de crier. Et ce goût de sang à ma bouche, je préférais la vodka. Comme dans ce tripot merdique où j’écumais chaque vendredi soir la mousse de la vie, douce bière blonde au goût de skip machine.Les russes-espagnols bientôt m’encerclent, perdu je suis ! Je profite de leur syntaxe douteuse pour leur asséner un bon verbe transitif direct au plexus. Ils tombent à terre, tous mots. Leur gueule béante figée dans la douleur crie à l’infamie de pain complet harris !
Plus qu’une seconde !
Rah, si seulement on avait assez de budget pour une énorme explosion dans ce mur, je serais tiré d’affaire ! mais le sponsoring ne rapporte plus assez, et les deux paragraphes précédents arrivent tout juste à subvenir à leurs besoins… si seulement j’avais inscrit ce roman dans le développement durable… Mais il est réduit par ma faute au simple rang de nouvelle.
Nouvelle vie. Derrière mon petit bureau je vois 6 jeunes qui brûlent de vénéritude, t’as vu. Gadjo, t’as cru quoi, c’est l’dawa. Y’a pas moyen, c’est fini là t’as vu. Ils nous ont trop vener là. Derrière mon petit bureau je mets des petits tampons sur des petites feuilles puis le collègue du bureau d’à côté les signe, et celui d’encore à côté les plie, puis celui d’encore plus à côté les met dans une enveloppe imprimée par un autre département d’hommes, tome II. Ces millions de petites feuilles, adressées à ces salauds est bouillante, les pâtes seraient versées et les carottes furent cuites, volent dans tous les sens. J’ai tout le temps du monde, et le monde brûle la voiture d’un collègue de l’autre département qui emploie le sien à écrire sur les petites feuilles. Je m’en fous, la mienne est déjà partie dans un autre univers, plein d’éléphants roses autour desquels volent les millions de petites feuilles enveloppées, j’imagine et jus du mal à les en empêcher père.
Mon dernier, il faut que je me confesse.
(note, mon cher Blèh, que je reparle de petites feuilles. De PLEIN de petites feuilles)
mais je note aussi que c’est heu…. nul ?
5 Comments:
bah, ouais. Mais au moins le blog n'est pas vraiment mort :/
c'est déja ca ...
(commentaire débil, mais c'est pour que vous ne soyez pas les seuls à vous commenter.)
merci.
voyons. C'est naturel.
Faut bien que les amis servent à quelque chose, parfois.
Jmflkajzef.
Comme ça ça fait une personne de plus qui commente.
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