(c'est pas top mais je vous emmerde)

23h50.
Posant sa tête sur l’oreiller, Jean-Yves envisage une dernière branlette avant de dormir. Pas ce soir, il n’a pas la tête à ça, elle est ailleurs, un petit peu gonflée, restant coincée entre les barreaux des occupations répétitives de la journée.
En image : la télé, l’écran d’ordinateur, et ce plan statique de la cour intérieure de l’immeuble ; le cadre clos de l’appartement. Il y a aussi cette odeur de jambon sur les mains, Jean-Yves n’a pas pris la peine de se laver, il n’en voyait pas vraiment l’utilité. Jean-Yves déambule souvent, parfois en passant de la chambre à la cuisine et de la cuisine à la chambre en traversant le salon pour aller aux chiottes, Jean-Yves a un peu l’impression que c’est dans sa tête qu’il tourne en rond. Dès lors ses pensées lui semblent sales et dérangées. Lorsque son esprit rentre en ébullition ce n’est que pour faire des pâtes au fromage.

00h02. Jean-Yves se tourne pour fuir les idées d’à gauche. Il tente sur la partie droite de reprendre sa vie en main, repartant à zéro, le matelas y est encore froid. Mais c’est peine perdue et ses idées fixes le rattrapent. D’aucuns en concluraient que c’est Jean-Yves qui est statique. Il va garder l’image de ses idées lui courrant après et lui leur tirant dessus pour se défendre. C’est le début du sommeil, bientôt il sera sur cet immeuble en construction, tout en haut du chantier, et ses idées l’acculeront à l’air libre du 25ième étage de où poussent les poutres qui chatouillent le ciel. De là il n’aura d’autre choix que de se jeter du haut de l’immeuble, s’il ne peut affronter ses idées défixées le temps d’un rêve. Mais un peu utopiste Jean-Yves se voit maintenant pousser des ailes et décoller pour survoler sa ville.